Journal de Trevor
Le 24 nov. 1967
Onze jours se sont
écoulés depuis mon arrivée au manoir. Que m’est-il
arrivé ?
Un type vêtu d’une blouse blanche m’a apporté un
maigre repas en me disant « Désolé de vous faire subir
tout cela, mais c’est pour des raisons de sécurité ».
C’est à ce moment-là que j’ai compris.
Tout est clair maintenant.
Nous ne sommes que deux à connaître le secret de ce manoir :
Sir Spencer et moi-même. S’ils me tuent, Sir Spencer sera le seul
à connaître le secret. Mais pourquoi ?
Cela n’a plus d’importance maintenant. Cet endroit est trop dangereux.
Ma famille… J’éspère qu’elle va bien. J’ai
décidé de m’enfuir…. Jessica, Lisa, j’éspère
de tout mon cœur que vous êtes en sécurité.
Le 26 nov. 1967
Comment ai-je pu me
montrer aussi bête ?
J’ai perdu mon briquet préféré, celui que Jessica
m’avait offert pour mon anniversaire. Maintenant, je vais avoir encore
plus de mal à sortir de cet endroit maudit.
Le 13 novembre, le jour où tout s’est joué pour moi. Ma
tante avait été hospitalisée trois jours avant. Jessica
et Lisa ont dit qu’elles allaient lui rendre visite. J’aimerais
tant être avec elles.
Attendez, à mesure que j’écris, la mémoire me revient
plus précisement.
Juste avant de m’évanouir, je me rappelle avoir entendu les hommes
en blouse blanche dire quelque chose comme "Votre famille est probablement
déjà".
Je prie pour qu’elle soit saine et sauve.
Le 27 nov. 1967
J’ai par miracle réussi à sortir de cette pièce, mais ça ne va pas être facile de m’enfuir du manoir. Je vais devoir échapper à tous leurs pièges. L’œil du tigre, l’emblème doré… je dois me rappeler pour ne pas périr.
Le 29 nov. 1967
Je suis fait comme
un rat. J’ai tout essayé mais à chaque fois je me suis
heurté à la même réalité : je suis pris
au piège.
Je suis allé partout. Le laboratoire et ses grands tubes de verre remplis
de formol et ces souterrains sombres et effrayants. Que faire ?
Au debut, je refusais d’y croire. Mais cette chaussure à talon
haut dans le couloir… Ca a été comme un reflexe. Un seul
nom m’est venu à l’esprit : Jessica !
Je ne veux pas croire qu’elles partagent le même sort que moi.
Non ! Je ne cesserai jamais d’éspérer.
Je dois me dire qu’elles sont toujours en vie.
Le 30 nov. 1967
Je n’ai rien
bu ni mangé depuis plusieurs jours. J’ai l’impression de
perdre la raison. Qu’est-ce qu’il m’arrive ? Qu’ai-je
fait pour mériter une mort pareille ?
J’étais si obsédé par l’architecture de ce
manoir. J’aurai dû me douter de quelque chose.
Le 31 nov. 1967
Un tunnel souterrain
sombre et humide. Une autre impasse.
Mais dans l’obscurité, quelque chose a attiré mon regard.
J’ai prudemment allumé ma dernière allumette pour voir
ce que c’était.
Une tombe ! Mon nom était profondément gravé dans la
pierre ! « George Trevor »
C’est là que j’ai compris. Ces salauds savaient depuis
le début que je laisserai ma peau ici et que je tomberai dans leur
piège.
Mais c’est trop tard maintenant. Je perds mes esprits. Tout n’est
plus qu’un vague souvenir. Jessica… Lisa… Pardonnez-moi.
Mon ego m’a poussé à vous impliquer toutes les deux dans
cette conspiration. Pardonnez-moi. Que Dieu justifie ma mort en vous laissant
la vie sauve.
George Trevor
Il y a quelque chose d’écrit à la main, il n’y a pas de date.
Rien n’a changé.
Je n’aurais jamais cru que cette pièce que j’avais conçu
simplement pour mener une petite expérience s’avérerait
aussi utile.
Je vais pouvoir me réfugier ici pendant un bon moment, car personne
n’est au courant de secret que cache ce tableau, pas même Sir
Spencer.
Le tableau d’un château… Au fond de l’atelier de peinture.