Photo de famille

Quelqu’un a laissé un journal.

19
papppa ataché en premie
mamman ataché second

roUge et collAbt deDans bLanc et dUr

paas vrai maMan où

sai pas papa
retrouvé maman

quan ataché mamaN
elle bouge plu
ell crie

pourquoi ?
jeveu juste etre avec elle

4

maman
où?

Tu me manc

 

Il y a quelque chose d’écrit au dos.

Virus Progenitor administré (10 nov. 1967)

. Jessica
Virus administré : type A
Plasmolyse des tissus lors de l’activation cellulaire.
Fusion du virus : négative.
Action : destruction du corps.

. Lisa
virus administré : type B
Plasmolyse des tissus lors de l’activation cellulaire.
Fusion du virus : positive mais retardée.
Modification corporelle : résultats constants observés.
Etat : toujours sous observation pour protection.

. George
Action : euthanasié (30 nov. 1967)

 

Quelqu’un a laissé un journal.

14 nov. 1967
La piqûre qu’on m’a faite me donne des vertiges. Je ne vois plus maman. Où l’ont-ils emmenée ?
Elle avait promis qu’on s’échapperait ensemble. M’a-t-elle abandonnée ?

15 nov. 1967
J’ai retrouvé maman. Nous avons dîné ensemble. J’étais très heureuse.
Mais ce n’était pas ma vraie maman. Le même visage, mais différente à l’intérieur.
Je dois la retrouver. Je dois lui rendre son visage.
J’ai repris le visage de maman.
Personne ne peut avoir ma maman sauf moi. J’ai mis son visage sur moi pour qu’elle ne s’en aille pas.
Parce que maman triste si je la retrouve sans son visage.

17 nov. 19 7
dans la boîte, odeur de maman, vraie mère peut-être ici.
Cube en pierre dur. Fait mal. Câble d’acier qui bloque.
Pas voir maman à cause de 4 pieres.

C’est une lettre.

Ma petite Lisa,

Jour après jour, je sens que mon esprit me quitte.
Les piqûres des hommes enn blouse blanche ont fait un peu disparaître les démangeaisons. Aujourd’hui, ils m’ont injecté une substance « nutritive », selon eux.
Après les piqûres, ta maman n’arrive plus à réfléchir normalement. Elle est choquée et triste car parfois, elle est incapable de se souvenir de vous.
Ta maman a très peur. Peur de tout oublier, surtout toi et ton papa…
Vos visages, les moments que nous avons passés ensemble… tout se brouille et mon esprit s’obscurcit.
Oh Lisa, j’aimerais tellement pouvoir toucher ton visage et te prendre dans mes bras pour que tous ces merveilleux souvenirs de toi et de ton papa me reviennent.
Lisa, nous ne pouvons plus rester ici.
Nous devons nous échapper !
Ecoute-moi Lisa. Notre seule chance est de nous enfuir lorsque nous serons ensemble dans le laboratoire. Nous ferons semblant d’avoir perdu connaissance et lorsque l’homme en blanc aura le dos tourné, nous tenterons le tout pour le tout.
Lorsque nous serons sorties de là, nous chercherons papa ensemble. Tu as compris, ma chérie ?
Sois forte, Lisa.

Le 13 nov. 1967
Jessica Trevor

RETOUR A LA LISTE DES DOCUMENTS